RESIDENCE MISSION

RÉSIDENCE MISSION ARTU Artiste rencontre territoire universitaire / 2016

Cette résidence - mission, soutenue et en partenariat avec la direction des affaires culturelles, D.R.A.C. Nord-Pas-de-Calais est coordonnée par la Communauté d’Universités et d’Établissements Lille Nord de France, ComUE LNF. Elle concerne huit établissements universitaires. Au sein de chaque établissement, je fus invitée par les services cultures à rencontrer des enseignants, des étudiants et du personnel universitaire afin d'élaborer avec eux un geste artistique, en dix jours. Cette résidence s'étale sur quatre mois. Travaillant à partir et dans les lieux, j'ai proposé de partager un  processus de création en collaboration avec les participants, pour la plupart étudiants. Je suis partie de l'idée qu'ils connaissent leur territoire de part l'usage qu'ils en font, qu'ils sont forts d'un regard lié à leurs études universitaires et bien sûr, de leur acuité et leur sensibilité unique. Les projets réalisés sont le fruit de nos collaborations.

Je voudrais laisser une trace de mon passage / I.U.T. de Béthune / Université d'Artois / 2016

Création in situ, métisse, feutrine, rails alu, ampoule, détecteur de présence, écran, cadres et textes écrits par les étudiants - Avec Michel Aboto, Mohamed Afkir, Quentin Becart, Pierre Bigand, Ophélie Courcol, Kevin Dogielski, Florine Dupont, Guillaume Fossiez, Camille Gabez, Maxime Gouy, Manal, Saquri - Service Vie Culturelle et Associative de l'Université de l'Artois : Emilie Zehnder et Laurence Buthod, directrice
 
A l'IUT de Béthune, avec onze étudiants en GEII et QLIO, je fus invitée à interroger le projet EITRE (Ecosystème intégré pour la transition et la réhabilitation énergétique). Celui ci a pour ambition de rénover deux bâtiments "pilotes". Le projet comporte trois phases. Dans un premier temps, il m'a semblé que ces bâtiments d'usages, conçus en 1969, n'avaient pas "d'âme". Je suis de la même année que ces bâtiments. Puis les étudiants m'ont fait part de leurs perceptions et ont émis des idées pour les transformer. Et a surgit la question de la mémoire ! Une étudiante m'a dit : "Je vais passer une année ici et personne ne le saura. J'aimerai laisser une trace de mon passage dans cet IUT". Au fil des jours, j’ai entraperçu l’ampleur du savoir, des pratiques et des ressources humaines au sein de cet établissement. Or si on n’ouvre pas les portes des classes et des ateliers, il n’en transparait rien. Les couloirs, les halls sont vides d’histoire, de traces ou de mémoires, je dirais même d’humanité. Je me suis donc attachée à cette question de la mémoire. L'expression « les murs ont des oreilles » a surgit. La première phase du projet EITRE concerne la « peau » des bâtiments, son « enveloppe ». Le projet s'est orienté sur cette surface d’échange entre l’intérieur et l’extérieur, afin de questionner la porosité des murs. Comment faire en sorte qu’ils se chargent de l’histoire des lieux, des personnes et de l’activité humaine qui s’y déploie ? Que cela se voit et transpire ! Un grand panneau solaire en « métisse » est traversé par une silhouette masculine dont le cœur s’allume quand une présence humaine est détectée. Le Métisse est un éco-matériau fait à base de vêtements usagés qui sont alors recyclés. Une robe, évocation féminine, en métisse également, lui fait face. Son éclairage est minuté et elle porte les couleurs d’un nuancier imaginaire. Tout autour d’elle, les étudiants s’expriment ! Des étudiants ont participé activement à sa construction. Dans ce hall, au travers de cette installation, avec cette nouvelle « peau », nous questionnions donc la prise en compte du passage et de la trace dans le projet de rénovation. Peut-il se charger et engendrer de la mémoire ?
 


Lignes et Désir / Université des Sciences et Technologies de Lille 1 / 2016

Création in situ, peinture, pochoirs, lettres adhésives, feutres indélébiles - Avec Kevin Drouault Julia Frotey et Clotilde Sottiez et Valerio Vassalo - Espace culture : Julien Bertagnol, , Mourad Sebbat et Dominique Hache

L'espace Culture ont accueilli "nos lignes de désirs". Dans le cadre de la mission ARTU, durant une dizaine de jours, avec trois étudiants en master Aménagement et Urbanisme, nous avons questionné la notion géographique de " la ligne de désir" qu'ils m'ont fait découvrir : une ligne de désir est en zone urbaine un sentier tracé graduellement par érosion suite au passage répété des usagers des lieux. La présence de ces lignes signale un aménagement urbain inapproprié des passages existants. Il y en a beaucoup dans le campus de cette université qui accueille plus de 20 000 étudiants. Dans ce campus, il y a également un Espace Culture conçu par l'agence Thierry Germe, qui est construit tout autour d'un patio central auquel on accède par plusieurs ouvertures réparties tout autour. Nous avons alors décidé d'investir l'Espace culture pour donner une forme éphémère à notre questionnement en cours : nous traversons le Patio par des lignes "urbanistiques", de part en part pour exprimer notre désir de l'emprunter et indiquer le chemin qui suit notre désir. Elles se terminent en "mots d'écriture" quand elles sortent du patio et entrent à l'intérieur des différentes espaces de ce lieu consacré à la diffusion culturelle.

Entre théâtre et paysage / La Piscine - Université du Littoral et de la Côte d'Opale / Dunkerque / 2016

Performance - Avec Maxime Gornikowski, Amandine Cazenave et Jennifer Humblot - Lumière : Pablo Rançon, régisseur - Atelier Culture, La Piscine : Laetitia Ledoux et Olga Vujovic, directrice

La Piscine possède un joli petit théâtre. En le découvrant, j'ai souhaité interroger la relation que je tisse entre le théâtre et le paysage.Trois étudiants en licence "culture et média" se sont joints à ce questionnement. Partant de l'idée que le public connait ce lieu avec tous ses attributs, le plateau, les gradins, les coulisses, les coursives et la cafétéria, le projet fut que les étudiants habitent le théâtre et le fassent résonner par leur présence scénique et scénographique, lors d'une unique performance. Chacun s'est approprié deux mots dans la liste que j'ai proposé en lien avec le théâtre et le paysage. Ils ont ensuite écrit des textes à partir de ces mots, en  s'inspirant de leur définition, de leur étymologie mais également à partir de ce que ces mots évoquaient pour eux. A partir de ces textes, nous avons construit une performance avec une mise en espace scénique et scénographie. Notre partenaire de travail était l'espace mais également au fur et à mesure, la lumière créée par Pablo Rançon, régisseur du lieu. Le public entrait dans une installation et parcourait l'espace à sa guise avant que la performance commence. Il entrait dans un "paysage". La performance annonçait le "théâtre". La performance commençait quand les sacs de terre prennaient la lumière sous l'effet d'un projecteur. Jennifer prend un sac et va le déverser sur le plateau. Tour à tour, une chaise émerge d'un espace créé par Maxime, une route de déroule au rythme des mots qui coulent avec Amandine et la figure de l'acteur, porté par Jennifer disparait et apparait au rythme de la parole. Les textes sont lus uns à uns dans différents espaces du théâtre pour le souligner. La performance se termine par un texte d'Amandine sur la colline de son enfance et la terre s'est déposée au fur et à mesure en attente d'un nouveau départ ! Des petits films sont en cours de construction...


Un espace transitionnel  / Université des Siences Humaines et Sociales de Lille 3 / 2016 

Création in situ : moquette, miroir, tiroir, bois, corde, peinture, textes, terre de nos "enfances", photographies de "nos doudous ou objets transitionnels" réalisées par Camille Szymanek - Avec Camille Szymanek, Vincent Harre, Elise Duhin, Sébastien Maes, Julie Bertagnol, Charlotte Ménard, Miguel De Los Cobos, Patrick Germain - Action culture : Henri Guette et Dominique Lefévre, directrice

"Winnicott, psychanalyste a défini ce terme à propos de l’espace qui se crée entre la mère et l’enfant, au tout début de la vie et qui se construit peu à peu, pour indiquer comment l’enfant va « sortir » progressivement de la fusion « mère -enfant » ou le moi et le non moi sont indifférenciés, où la pensée de la mère permet de penser les pensées de l’enfant… Cette aire transitionnelle, cet « entre deux » entre la mère et l’enfant, n’est ni de la mère, ni de l’enfant mais est un espace « psychique » qui se crée et qui permet à la psyché de l’enfant de se construire , pour que l’enfant se sépare progressivement de la mère." Extrait du texte de Rosa Caron, psychanalyste, MCF-HDR en psychopathologie clinique, responsable du M2 psychopathologie clinique et psychothérapies psychanalytique


L’enseignante Rosa Caron m’a invité à me présenter auprès de ses étudiants. Je leur ai proposé d’interroger la notion d’ « espace » dans leur domaine de recherche. Au fil de nos rencontres, les huit d'entre eux qui se sont engagés dans cette aventure, m’ont fait découvrir la notion « d’espace transitionnel ». Nous avons alors décidé d’investir un palier d’un des escaliers de cette université pour créer collectivement un espace transitionnel. Nous souhaitions ainsi également rompre momentanément avec la désertion émotionnelle et sensorielle souvent inhérente aux espaces universitaires. Nous habitons ce palier pour quelques temps avant qu’il retrouve son aspect initial. Il est également une invitation pour y séjourner autant que les usagers de l'université le souhaitent pour se ressourcer.

Machine à tisser du lien / Faculté des sciences Juridiques et Sociales de Lille 2 /2016

Dispositif, bois, peinture, tissu déperlant, feutres indélébiles, roulettes, une chaise en bois et entretiens réalisés par Blandine Verspieren - Avec une étudiante en droit, Blandine Verspieren - Service Culture : Camille Belart et Serge Reliant, directeur

La Faculté de Droit est implantée en 1995 dans le quartier populaire de Moulin. Ce quartier a connu l'ouverture des premières filatures au 19ème siècle mais également leur disparition. Restent les infrastructures qui sont réhabilitées. La Faculté en est un exemple, elle est conçue dans une ancienne filature. Le Prato, pôle national des arts du cirque, situé en face, en est un autre exemple. L'implantation de cette faculté au sein de ce quartier est un désir politique de mixité sociale. D'une part Serge Reliant, souhaitait que je crée un pont entre la Faculté, le Prato et le quartier Moulin. D'autre part, Blandine Verspieren m'a fait part de son intérêt et de son questionnement vis à vis de cette implantation. Comment les étudiants vivent ce quartier ? Comment les habitants intègrent cette faculté ? Nous avons alors créé un dispositif qui reçoit la parole des habitants du quartier moulin, des usagers de la Faculté et ceux du Prato sur la perception de chacun des  différents lieux et leurs implantations. Comment cela circule et fonctionne ensemble ? Ce projet est conçu comme une maquette pour un projet que nous souhaiterions développer afin de recueillir d'avantage de paroles mais également qu'il soit accessible aux habitants, dans l’espace public.

Le phénix / Faculté libre de médecine et Maïeutique de l'Université Catholique de Lille / 2016

Installation pérenne, bois, vernis, métal - Avec Claire Cabannes, Julien Dalmazzone, Hatim Chopra, Jean Baptiste Devienne, Augustin Boudoussier, Cécile De Lussac, Ulysse Frantz, Thomas Le Diffon, Lisa Goncalves - Avec l'aide de Philippe Gallois, Gérard Forzy et Roger Coisne, menuisier - Espace culturel : Céline Plumecoq et Isabelle Penard, directrice

La Faculté est actuellement en rénovation et de ce fait elle a annexé définitivement les anciens lieux de rencontres des étudiants. Avec neufs d'entre eux, nous avons décidé de le dire et d’y répondre en concevant un banc en trois parties qui peuvent s'emboiter ou recréer un espace. Le projet s'est inspiré d'un banc en pierre oublié au fond du jardin de la Faculté et d'un dessin d'une étudiante qui a dessiné un phénix pour évoquer la disparition de leurs espaces. Nous avons eu la chance d'être accueilli dans l'atelier Loisirs Bois par Roger Coisne pour fabriquer les bancs. Ils sont investis par des textes ou des citations des étudiants, gravés par pyrogravure. Le premier banc est investi totalement, le deuxième à moitié et le dernier n'est pas écrit. Ils sont voués à se transformer ou à se multiplier au fur et à mesure des années.... 

Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis / Pôle Ronzier et B.U. du Mont Houy / 2016

Avec Thomas Garcia, Romain Delaire, Amélie Stanislawiak, Rania Bouabdalah et Katy Stien  Service culture : Harmonie Billon et Pascale Bouvard

Avec les étudiants en arts plastiques au Pôle Ronzier à Valenciennes, sous la direction d'Eddie Panier, nous avons fait un échange : je les ai aidé à réaliser leur performance au Pôle Ronzier à Valenciennes et ils m'ont aidé à installer ma réalisation  "Paysages en question" à la B.U. du Mont Houy. Du 20 avril au 17 mai, cette installation a été visible ainsi que leur performance qui a fait l'objet d'un diaporama photographique réalisé par Katy Syien . Le lien pour voir le travail est en cours...

 

RÉSIDENCE TERRITORIALE D'ARTISTE EN ÉTABLISSEMENT SCOLAIRE / COLLEGE JEAN VILAR / 2014

Je fus invitée par le site d'Art contemporain de l'Abbaye de Maubuisson en partenariat avec le Centre d'art de l'Abbaye de Maubuisson, soutenu par le Ministère de la culture/DRAC Île de France, le rectorat de Versailles et la DSDEN95  pour concevoir quatre ateliers avec quatre enseignants au sein de l'établissement du collège Jean Vilar à Herblay. Les ateliers se sont réalisés de janvier à mai 2014.

ATELIER "PORTRAITS" - 4ème 7

Deux phrases d’auteurs (Valère Novarina et Paul Claudel) inspirent mon rapport au paysage. J’ai proposé aux élèves de 4ème 7, réunis en binôme d’en donner leur interprétation personnelle et de les illustrer par le biais de la photographie.Ils ont été accompagnés tout au long du processus de création par leurs enseignants impliqués dans le projet, Pauline Levain, professeur de français, Charlotte Szmaragd, professeur d’arts plastiques.

ATELIER "LA VISITE GUIDÉE" - 6ème 8

J’ai proposé aux élèves de la 6ème 8 de concevoir une visite guidée de leur collège, à destination des élèves du CM2 qui viennent le visiter en fin d’année. Ce projet a été mené en étroite collaboration avec Madame Yezi, professeur de français, Monsieur Olejnik, professeur d’arts plastiques et Madame Boutté, professeur de musique. La première étape a consisté à la création  de ce livret qui décrit chaque espace du collège. Les élèves ont travaillé en binôme pour produire un texte descriptif et une carte «sensible» pour chacun des espaces. Dans un deuxième temps, chacun a interprété son texte dans un travail de mise en scène et en espace pour présenter le collègue aux futurs arrivants lors de la visite guidée.

ATELIER "ESPACES" - SEGPA 

J’ai proposé aux élèves de la SEGPA, réunis en petit groupe, de concevoir la maquette des espaces du collège Jean Vilar qu’ils ont choisis et réinventés. Tout au long de l’atelier, ils ont pris appui sur leurs dessins et photographies des lieux. Cet atelier de création a été mené en collaboration avec Madame Szmaragd, professeur d’arts plastiques.